samedi 13 novembre 2010

La vérité est dans la consistance. E.A.Poe



Voyez ! c’est nuit de gala dans ces derniers ans solitaires ! Une multitude d’anges en ailes, parée du voile et noyée de pleurs, siège dans un théâtre, pour voir un spectacle d’espoir et de craintes, tandis que l’orchestre soupire par intervalles la musique des sphères.
Des mimes avec la forme du Dieu d’en haut chuchotent et marmottent bas, et se jettent ici ou là, — pures marionnettes qui vont et viennent au commandement de vastes choses informes, lesquelles transportent la scène de côté et d’autre, secouant de leurs ailes de Condor l’invisible Malheur.
Ce drame bigarré — oh ! pour sûr, on ne l’oubliera, avec son Fantôme à jamais pourchassé par une foule qui ne le saisit pas, à travers un cercle qui revient toujours à une seule et même place ; et beaucoup de Folie et plus de Péché et d’Horreur font l’âme de l’intrigue.
Éteintes ! — éteintes sont les lumières, — toutes éteintes ! et, par-dessus chaque forme frissonnante, le rideau, drap mortuaire, descend avec un fracas de tempête, et les anges, pallides tous et blêmes, se levant, se dévoilant, affirment que la pièce est la tragédie L’Homme : et sôn héros, le Ver Vainqueur.
Mais voyez, parmi la cohue des mimes, faire intrusion une forme rampante ! quelque chose de rouge sang qui sort, en se tordant, de la solitude scénique ! Se tordant, — se tordant, avec de mortelles angoisses, — les mimes deviennent sa proie et les séraphins sanglotent de ces dents d’un ver imbues de la pourpre humaine.

                                                Edgar Allan Poe

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(Guardate! È una notte di gala dopo questi ultimi anni desolati! Una moltitudine d'angeli alati, ornati di veli, immersi nelle lacrime, è assisa in un teatro, per vedere un dramma di speranze e di timori, mentre l'orchestra sospira a intervalli la musica delle Sfere. Alcuni mimi, fatti a imagine dell'altissimo Iddio, brontolano e borbottano a bassa voce e volteggiano da un lato all'altro; povere marionette che vanno e vengono al comando di vasti esseri senza forma, che trasportano la scena qua e là, scotendo con le loro ali di Condor l'invisibile Infelicità! Questo dramma variopinto certamente non sarà dimenticato! Col suo fantasma inseguito eternamente da una folla che non può afferrarlo lungo un cerchio che ritorna sempre su se stesso, esattamente allo stesso punto! E molto la Follia, e ancora più il Peccato e l'Orrore sono l'anima dell'intreccio!
Ma, guardate! attraverso la calca dei mimi una forma strisciante s'avanza, una cosa rossa di sangue, che viene torcendosi dalla parte solitaria della scena! Essa si torce! Essa si torce! Con angosce mortali e mimi diventano il suo pasto; e i serafini singhiozzano vedendo i denti del verme masticare grumi di sangue umano.
Tutte le luci si spengono: tutte, tutte! E sopra ogni forma rabbrividente il sipario, vasto drappo mortuario,
discende con la violenza d'una tempesta; e gli angeli, tutti pallidi e smorti, levandosi e svelandosi, affermano
che questo spettacolo è una tragedia che si chiama « L'uomo » in cui il vincitore è il
« Verme Conquistatore ».)

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